Homenagem a Peter, Paul e Mary, os primeiros embaixadores de Bob Dylan #ÚltimasNotícias #França

« Leaving on a Jet Plane », un des grands succès de l’année 1969, dans le monde anglophone. Je n’étais pas grand mais je me souviens parfaitement que cette chanson a été numéro 1 plusieurs semaines d’affilée. Pour être honnête, je ne l’aimais pas particulièrement, je la trouvais un peu triste, néanmoins elle m’a marqué. Elle était signée par un trio du nom de Peter, Paul and Mary. Ce n’était pas underground du tout, on était loin de Pink Floyd et de Soft Machine, et bien plus proche, au fond, des Compagnons de la Chanson ou de Nana Mouskouri qu’on entendait régulièrement chanter, du temps de l’ORTF, ce genre de chansons dans des émissions de télévision en noir et blanc.

On vient d’apprendre la mort, à l’âge avancé de quatre-vingt six ans, de Peter Yarrow, qui fut le Peter de Peter, Paul and Mary. Ce qui m’a donné l’idée d’exhumer les chansons de ce trio, dont celle-ci, qui ont marqué en profondeur toute une époque, celle des années 60 et dont on parle pourtant beaucoup moins, aujourd’hui, que des Beatles ou des Stones. Alors que, quand on y pense, elles en représentent autant et à certains égards davantage un certain état d’esprit aujourd’hui complètement perdu. Celui où les jeunes, enfin certains jeunes, pas tous, se réunissaient autour d’une guitare pour chanter ensemble. Où chanter certaines chansons ensemble donnait l’impression, l’illusion, peuvent penser certains, qu’on était tous soudés, tendus vers le même but et que, d’une certaine façon, on communiait dans les mêmes espoirs.

Alors, je sais, dès les années 70, déjà, cet état d’esprit a commencé à faire l’objet de moqueries, de sarcasmes. Oui, voir, entendre des jeunes assis en rond en train de chanter ensemble pour la fin des guerres, la paix dans le monde, ça pouvait en faire ricaner plus d’un. Pour être honnête, j’ai vite fait partie de ces ricaneurs, c’est tentant et facile, bien sûr. Je voyais bien que ces grandes chansons ne changeaient rien et ça pouvait même être insupportable d’entendre des gens les entonner au milieu du pire. Cela dit, après toutes ces années, je constate une chose : l’élan, l’enthousiasme, la foi qui traversent et soulèvent ces chansons ont survécu. On les ressent toujours, quoi qu’on pense, et ces chansons ont même quelque chose d’increvable. C’est l’expérience que j’ai faite, notamment, quand j’ai entendu une seconde fois, dans ma vie, cette chanson par laquelle j’ai entamé ce programme, « Leaving on a Jet Plane ». Une chanson intimiste, certes, mais universelle, qui parle à tout le monde.

J’ai dû vous parler plus d’une fois de ce film écrit et réalisé par Cameron Crowe, Almost Famous, Presque célébre, en français. C’est un film qui remonte à 2000, un récit autobiographique, quoique joué, bien sûr, par des comédiens, dans lequel un apprenti-journaliste suit en tournée un groupe de blues-rock de seconde zone. Un film qui, je le dis entre parenthèses, constitue l’évocation la plus juste de la fascination qu’a pu exercer le rock sur ceux qui se sont donné pour mission de le raconter, de le décrire, et je m’inclus bien sûr là-dedans. À un moment, en tout cas, la sœur du héros, future hôtesse de l’air, doit expliquer à ses parents qu’elle veut quitter le foyer, mener une autre vie, qu’elle doit briser le cocon familial. C’est douloureux. Alors elle leur dit : je ne sais pas comment vous le dire, alors je voudrais que vous écoutiez cette chanson avec moi. Consternation des parents, bien sûr. Et elle leur fait écouter « Leaving on a Jet Plane », et c’est bouleversant. « J’ai fait tous mes sacs, je suis prête à partir, je suis dehors devant la porte, je déteste vous réveiller pour vous dire au revoir, le taxi attend, il klaxonne, je me sens déjà seule à en mourir… je dois prendre un avion et je ne sais pas quand je reviendrai ». Et j’ai ressenti, intérieurement, la puissance consolatrice de cette chanson, au langage universel, qui dit tout sur la nécessité et la douleur, à la fois, de s’arracher d’une situation familière et confortable pour s’élancer vers l’inconnu. Ou de quelqu’un, d’ailleurs. C’est une chanson qu’avait écrite à l’origine un auteur et interprète californien, John Denver, le fils d’un pilote de chasse, d’ailleurs, et qu’avaient repéré Peter, Paul and Mary. Leurs trois voix, très belles, en avaient fait une sorte d’hymne, qui a constitué leur dernier grand succès, en 1969. Six ans auparavant, ils avaient repéré le talent d’un autre jeune auteur-compositeur-interprète débarqué à New York, et dont Peter Yarrow était devenu l’ami. Ce trio avait fait un tube d’une de ses compositions, que très peu de gens connaissaient interprétée par lui-même. Je pense que vous avez une vague idée de qui je veux parler.

Pour en savoir plus, écoutez l’émission…

Playlist :

Peter, Paul and Mary :

« Leaving on a Jet Plane – 2004 Remaster » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« Blowin’ in the Wind – 2004 Remaster » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« The Times They Are-a-Changin’ – Live Version, 2003 Remaster » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« Don’t Think Twice, It’s All Right – 2004 Remaster » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« Early Mornin’ Rain – 2004 Remaster » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« Stewball – 2004 Remaster » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« I Dig Rock and Roll Music » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »
« River of Jordan » (Peter Yarrow) album « The Solo Recordings »
« Weave Me the Sunshine » (Peter Yarrow) album « The Solo Recordings »
« The First Time Ever I Saw Your Face » (Mary Travers) album « The Solo Recordings »
« Where Have All the Flowers Gone – Remastered » album « The Very Best of Peter, Paul and Mary »