Homenagem ao jazzista Martial Solal, o gênio do fragmento #ÚltimasNotícias #França

La découverte du jazz

Né à Alger d’un père expert-comptable et d’une mère chanteuse d’opéra amatrice, Martial Solal, de son nom complet Martial Saoul Cohen-Solal, croise la route de Lucky Starway, saxophoniste et multi instrumentiste, passe par Radio Alger et Radio Rabat, avant d’atterrir à Paris. S’intégrant à ce moment bouillonnant du jazz, il croise des artistes comme Dizzy Gillespie ou Django Reinhardt.

Martial Solal reprend les standards de jazz avec respect mais dans un style très visuel, entre improvisations et images. Sa reprise du morceau Nuages de Django Reinhardt laisse par exemple entendre des gouttes de pluie. En outre, il traite les morceaux avec une double approche : garder une part écrite de leur structure, mais s’imposer systématiquement une part d’improvisation. Le tout dans ces années 1950 où le jazz s’invente et n’a pas encore la légitimité d’aujourd’hui.

En outre, Martial Solal s’impose sur la scène jazz parisienne et se produit dans le célèbre Club Saint-Germain. Il attire l’attention des critiques anglais au troisième Salon International du Jazz de Paris en 1954, joue avec les grands jazzmen américains de passage, comme Sidney Bechet, ou enregistre avec Astor Piazzolla au Gaumont Palace. Il forme en 1956 son premier trio avec Pierre Michelot à la contrebasse et Pierre Lemarchand à la batterie et produit des enregistrements que l’on retrouve dans la mythique collection Quintessence.

De la “ Suite N°1 En Ré Bémol” à “A Bout de Souffle”

En 1959, avec l’idée de sortir le jazz – alors exclu de la musique dite savante – de ses ornières, Martial Solal compose une pièce révolutionnaire : la Suite N°1 En Ré Bémol. Avec cette oeuvre qui dure 30 minutes, il cherche à inventer une forme plus ambitieuse, à l’instar des grandes pièces symphoniques.

Jouée pour la première fois au Club Saint-Germain, la pièce séduit le cinéaste Jean-Pierre Melville et lui ouvre les portes d‘un autre métier, celui de la composition. En effet, par la suite, Martial Solal compose notamment la bande-originale du film A bout de souffle de Jean-Luc Godard (1960).

Un rapport ambivalent à la musique savante

Affichant une véritable ambivalence à l’endroit de la musique savante, Martial Solal signe plusieurs œuvres de musique dite classique, comme une manière d‘assumer sa casquette de compositeur, et accorde une grande importance à la maîtrise de l’orchestration. Il revendique néanmoins toujours la place de l’improvisation dans son ADN.

Pour aller plus loin :

• La BD Martial Solal : une vie à l’improviste de Vincent Sorel est parue en octobre 2024 aux Éditions du Layeur
• Mon siècle de jazz : l’autobiographie de Martial Solal est paru en août 2024 aux éditions Frémeaux & associés, avec une préface d’Alain Gerber

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Extraits sonores :

• Martial Solal, Frise I et II, 1962
• Martial Solal, New York Herald Tribune, du film À bout de souffle de Jean-Luc Godard, 1960
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• Django Reinhardt, Le soir, 1953
• Martial Solal, Nuages, 1975
• Archive : Martial Solal décrit ce qu’il se passe dans la tête d’un improvisateur, Affinités électives, France Culture, 2008
• Martial Solal, Ramona, 1953
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• Astor Piazzola, Contrastes, au Gaumont Palace à Paris, 1955
• Martial Solal, Suite N°1 En Ré Bémol, 1959
• Archive : Martial Solal raconte la composition de la bande originale du film A bout de Souffle de Jean-Luc Godard (1960), Ça commence comme ça, France Inter, 1999
• Martial Solal, L’amour la mort, du film À bout de souffle de Jean-Luc Godard, 1960
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• Martial Solal, Léon Morin, prêtre, Jean-Pierre Melville, 1961)
• Les Chats Sauvages, Twist à Saint Tropez, album Est-ce que tu le sais ?, 1961
• Martial Solal, Aquaplane, album Fafasifa, 1967
• Martial Solal, Que Reste t’Il De Nos Amours, 1968
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• Michel Magne, Électrodes, 1968
• Archive : Martial Solal sur le choix du jazz plutôt que du classique, France Musique, 1983
• Martial Solal, Lamblike, album Exposition sans tableau, 2013