Jamel Debbouze: “Esta França que chamamos de Black-Blanc-Ser e trouxemos para as nuvens, hoje a exibimos menos” #ÚltimasNotícias #França

Jamel Debbouze, on connaît l’humoriste, le roi du stand-up et des comédies populaires. Mais là, c’est un autre Jamel qu’on connaît moins et qu’on découvre dans Mercato, le nouveau film de Tristan Séguéla qui est en salles le 19 février prochain. Comme son nom l’indique, le film nous fait pénétrer dans l’univers du foot, dans ses coulisses, à travers un personnage essentiel de cet univers qui est souvent décrié, qui n’a pas bonne presse, pas bonne réputation, c’est l’agent de footballeur que Jamel Debbouze incarne, Driss. Les agents, ce sont ceux qui gèrent les contrats, la communication et l’image des joueurs.

Pour notre invité, la victoire des Bleus en 1998 a été extrêmement importante, et il en reste quelque chose aujourd’hui : “Moi, je regrette qu’on ne continue pas dans cet élan et cette France qu’on appelait « black, blanc, beurre » qu’on portait aux nues. Aujourd’hui, on l’exhibe moins, c’est vraiment dommage. Mais c’est pas uniquement de notre fait. En tout cas, ce qu’ils nous ont laissé, est resté, et ça a été transmis.” Le football est, pour lui, un polaroïd de la France.

Le foot, une passion de Jamel Debbouze depuis toujours

Jamel Debbouze : “Aussi loin que je me souvienne, j’ai joué au foot et je pense que c’est un des premiers moyens de communication que j’ai eu. On prend une balle, n’importe où vous la jetez, quelqu’un vous la rendra. Et la chance que j’ai eue, c’est de côtoyer ce milieu professionnel très vite grâce à Nicolas Anelka, qui était mon voisin de palier à Trappes. Quand on l’a vu arriver avec le maillot de l’équipe de France, ça nous a percutés. Ça a été un choc émotionnel très, très fort. D’abord, on s’est dit que c’était possible, que tout était possible. Et vraiment, ça a cristallisé quelque chose chez moi.” C’est un univers qu’il a tout le temps fréquenté, que ce soit à Canal+, ou par la biais de Zinedine Zidane ou de Kylian Mbappé.

Pour lui, le foot est plus fort que le théâtre. “Il y a une intensité folle. Dans le tir au but, par exemple. Il n’y a aucun spectacle qui fait lever 80 000 personnes comme un seul homme. Je n’en connais pas. Et c’est en ça qu’on ne peut pas rivaliser. C’est pour ça qu’on appelle ça l’opium du peuple. Ce n’est pas pour rien.”

Le football et l’argent

Il y a aussi une part sombre au football qui est racontée dans ce film, notamment à cause de l’argent, comme le raconte Jamel Debbouze : “Les enjeux sont tellement fous, c’est tellement faramineux que les situations sont proportionnelles. On parle de milliards, donc la vie d’un homme n’a pratiquement plus de valeur à ce niveau-là – c’est mon sentiment.”

C’est aussi ce qui est raconté dans ce film, c’est que l’humain passe au second plan : “Que ce soit pour cet agent ou pour ce footballeur, c’est l’argent qui prime et ce sont les clubs qui font la pluie et le beau temps. On a voulu raconter la vie de cet agent parce que l’agent est un personnage médian. Il a affaire aux joueurs, au club, à l’entourage. Il est vraiment au milieu de tout. C’est lui qui cristallise, c’est un peu l’abcès de ce sport, et dans ce film, je campe un agent précaire, moyen.” En effet, c’est un agent qui a tout perdu. C’est la galère, la lose au début du film. Il lui reste sept jours avant la fin du mercato pour trouver 300 000 euros, parce que d’anciens collègues le font chanter, alors qu’il n’a plus rien.

Une relation père-fils

Le film raconte aussi l’histoire d’un père et de son fils. Le fils de Jamel Debbouze, dans le film, a 15 ans et est incarné par Milo Machado-Graner, qui jouait dans Anatomie d’une chute, et qui a beaucoup de talent.

Jamel Debbouze : “C’est vrai que cette relation avec le fils est universelle. Si on a des enfants, on peut aisément comprendre. On est tous partagés entre nos obligations et ce qu’on aimerait faire et partager avec eux. Et ils nous échappent très souvent parce que le métier, parce que le travail, parce que la société. Et ce qui est très touchant là-dedans, c’est que son fils est plus intelligent que lui, il est beaucoup plus outillé, et il le rejette totalement.” C’est ce qui a le plus bouleversé Jamel Debbouze, en tant que père, car comme il le dit : “Se prendre la honte devant ses enfants, c’est terrible. Il n’y a rien de plus humiliant que d’être humilié devant ses enfants. Mais il n’a pas le choix. Sa passion, elle le dévore tellement que de toute façon, il va y aller. Il espère de toute son âme que son fils va le comprendre un jour. Il doit gagner le respect de son milieu, regagner la dignité auprès de son fils et sauver sa vie en sept jours. C’est un peu compliqué.”

Jamel Debbouze a fait aussi ce film un peu pour son fils, qui veut devenir footballeur professionnel.

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